Le football marocain ou l’ascenseur émotionnel perpétuel

Maroc football

Comme de nombreux pays africains, le Maroc entretient une relation passionnelle avec le football. Pourtant, les Lions de l’Atlas – le surnom de la sélection – n’ont pas toujours été à la hauteur de cette ferveur populaire, malgré plusieurs exploits notables. La rédaction de Football Afrique a donc aujourd’hui décidé de retracer plus en détails l’histoire du football marocain !

Les débuts du football marocain

Il faut attendre 1955 et la fin du protectorat français pour voir la création de la Fédération royale marocaine de football. Auparavant, un joueur marocain s’est tout de même signalé au début des années 30 : Larbi Benbarek. Surnommé la Perle Noire et adoubé par le Roi Pelé quelques décennies plus tard, Benbarek marqua son époque par son élégance balle au pied. Il évolua notamment sous les couleurs de l’Atlético Madrid, de l’Olympique de Marseille… et de l’équipe de France.

Larbi Benbarek

La sélection marocaine dispute son premier match deux ans après la création de la Fédération, soit en 1957. Le Maroc rencontre l’Irak dans le cadre des Jeux Panarabes au Liban et le match se solde par un match nul (3-3). Très vite, la Fédération royale marocaine devient affiliée à la FIFA et les Marocains participent ensuite aux éliminatoires de la Coupe du Monde pour la première fois en 1962, sans succès.

La confirmation du football marocain

Les Lions de l’Atlas participent à leur première Coupe du Monde au Mexique, en 1970. Lors du premier match, le Maroc créé la surprise en menant au score face à la RFA mais concède finalement la défaite (1-2). Les Marocains s’inclinent ensuite contre le Pérou (0-3) mais sortent la tête haute de la compétition avec un match nul contre la Bulgarie (1-1).

Deux ans plus tard, le Maroc participe à la Coupe d’Afrique des Nations pour la première fois. Les Marocains sont éliminés dès le premier tour sans concéder la moindre défaite, avec trois matchs nuls sur le même score (1-1) et trois buts du légendaire Ahmed Faras, qui reste à ce jour le meilleur buteur de l’histoire de la sélection.

Ahmed Faras

Lors de la CAN suivante, et contre toute attente, Ahmed Faras mène d’ailleurs les siens jusqu’à la victoire finale. Le Maroc s’affirme peu à peu comme un adversaire de taille et participe à sa deuxième Coupe du Monde en 1986, là encore au Mexique. Menés par Abdelmajid Dolmi et Badou Zaki, les Marocains deviennent alors la première sélection africaine à atteindre les huitièmes de finale d’une Coupe du Monde. Cette génération dorée s’incline de justesse face à la grande RFA en raison d’un but de Lothar Matthaus.

Les années qui suivent s’avèrent moins glorieuses pour le Maroc, qui manque le Mondial 1990 et réalise des performances quelconques lors des différentes Coupes d’Afrique des Nations. Les Lions de l’Atlas font néanmoins leur grand retour lors de la Coupe du Monde 1994 puis 1998. Si la sélection marocaine s’arrête à chaque fois dès le premier tour, l’attaquant Mustapha Hadji marque véritablement les esprits.

Le déclin, puis le renouveau du Maroc

Hormis une finale de CAN perdue face à la Tunisie en 2004, le Maroc entame un réel déclin. La sélection est absente de quatre Coupes du Monde consécutives (2002, 2006, 2010, 2014) et semble dépourvue d’une vision globale, à l’image des différents entraineurs qui se succèdent sur le banc. Par chance, un entraineur français va apporter un véritable vent de fraicheur au sein des Lions de l’Atlas : il s’agit d’Hervé Renard.

Hervé Renard

Le technicien à la chemise blanche impeccable instaure une nouvelle discipline et s’appuie sur une génération extrêmement talentueuse (Harit, Hakimi, Ziyech). Hervé Renard mène les siens jusqu’à la Coupe du Monde en Russie, soit 20 ans après la dernière participation du Maroc ! Si les Marocains sont éliminés dès le premier tour, l’essentiel est ailleurs. Considérés comme l’un des favoris de la CAN 2019, les Lions de l’Atlas échouent toutefois dès les huitièmes de finale et Hervé Renard présente sa démission. Vahid Halilhodzic lui succède alors et conserve les principes acquis durant l’ère du coach français.

Durant la même période, on constate par ailleurs une montée en puissance des paris sportifs au Maroc. Les parieurs marocains profitent notamment de l’arrivée des bookmakers en ligne pour miser sur les rencontres de la sélection. Vous pouvez justement retrouver des conseils et des pronostics sur ce site spécialisé.

Le football marocain en quelques chiffres

  • Joueur le plus capé : Noureddine Naybet (115 sélections) ;
  • Meilleur buteur : Ahmed Faras (49 buts en 71 sélections) ;
  • Phases finales en Coupe du Monde : 5 (4 premiers tours en 1970, 1994, 1998, 2018 et un huitième en 1986) ;
  • Phases finales en Coupe d'Afrique des Nations : 19 (1 titre en 1976, 1 finale en 2004 et une troisième place en 1980) ;
  • Ballon d'or africain / Joueur africain de l'année : 4 (Faras en 1975, Timoumi en 1985, Zaki en 1986 et Hadji en 1998).

La Botola Pro 1, le championnat marocain

Créé en 1916 sous le protectorat français, le championnat marocain est organisé sous l’égide de la Fédération royale à partir de 1956. Pour répartir les clubs dans les différentes divisions, la Coupe de l’Indépendance est organisée au cours de la même année et les seize meilleures équipes accèdent ainsi à la première division.

Wydad Casablanca

Si la Botola Pro 1 a ensuite connu plusieurs modifications, le format actuel comprend également seize équipes. Le Wydad Casablanca reste le club le plus titré (20 championnats), suivi par l’US Marocaine (15, club aujourd’hui disparu), l’AS FAR de Rabat (12) et le Raja Casablanca (11). Le championnat est d’un niveau assez élevé si l’on se réfère au nombre de titres sur la scène continentale : le Raja a remporté 3 Ligues des Champions, et le Wydad (2) ainsi que l’AS FAR (1) ont également été sacrés champions d’Afrique.